Qui était le djihadiste auteur des attaques de Trèbes le 23 mars 2018 ?

Par respect pour Nicolle Beltrame, la mère d’Arnaud Beltrame, nous ne citerons pas le nom du terroriste. Elle écrit dans son livre « C’était mon fils » : « Le nom de l’assassin de mon fils n’aurait jamais dû être connu. Néanmoins, j’aurais bien aimé qu’on parle de sa famille. Comment il a été élevé, comment il en est arrivé là. Que s’est-il passé dans sa tête? »

Biographie du djihadiste et contexte familial

Né le 14 avril 1992 au Maroc, naturalisé français avec son père en 2004 à l’âge de 12 ans, le terroriste avait 26 ans au moment des faits. Il vivait avec ses parents et ses sœurs, dans un appartement de Carcassonne. Il fréquentait régulièrement la mosquée.

Le casier judiciaire du terroriste fait état d’une première condamnation en 2011 : 1 mois avec sursis pour port d’armes prohibé. Le terroriste a fait l’objet d’une deuxième condamnation pour trafic de stupéfiants en 2015. Il a effectué un mois d’emprisonnement à la maison d’arrêt de Carcassonne en 2016 avant d’être remis en liberté.

L’auteur des attaques, préalablement petit délinquant, était fiché S depuis 2014 en raison de sa radicalisation et de ses liens avec la mouvance salafiste locale, avec en particulier des individus condamnés dans des dossiers terroristes. Il s’était mis à professer des idées radicales sur les réseaux sociaux. Il se trouve ensuite inscrit en 2015 au fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste. Il a fait l’objet d’un suivi des services de renseignement en 2016 et 2017 qui n’avait permis de mettre en évidence aucun signe « laissant présager un passage à l’acte ». Il devait se rendre à une convocation de la DGSI envoyée en mars 2018 pour un «entretien d’évaluation».

S’il avait bien fait allégeance à l’État islamique qui a revendiqué les attaques une heure après leur épilogue, le terroriste serait bien un terroriste «endogène», c’est-à-dire «inspiré» mais pas directement commandité par Daech.

Dans Famille Chrétienne, Julie Gand offre la perspective suivante sur le terroriste en l’appelant ‘le gamin’: « Pour moi, c’est un pauvre type, paumé, sans repères, manipulé pour être djihadiste, entraîné à tuer. Il faut être cassé par la vie pour en arriver là, et notre société fabrique, hélas, à tour de bras ces personnes dénigrant l’autorité. C’est un meurtrier, un fou endoctriné, mais, à la base, c’est un gamin [il avait 25 ans, Ndlr]. Quand il me parlait, je sentais qu’il avait encore un peu de respect pour les femmes et les petites gens. Il n’avait visiblement pas l’intention de m’abattre, mais pas de me protéger non plus. Il se servait de moi comme bouclier. Il débordait de haine vis-à-vis de la France et notamment de sa politique au Moyen-Orient.« 


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