Révélations sur le dernier combat du colonel Beltrame

Last modified date

Le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne a révélé des informations cruciales sur le combat entre le colonel Beltrame et le terroriste : Arnaud Beltrame a lui-même neutralisé le terroriste avant l’arrivée du GIGN.

C’est une longue note rédigée par le cabinet Montbrial qui permet d’établir cette conclusion capitale pour la famille Beltrame mais aussi pour tous ceux qui s’intéressent de près à l’action héroïque d’Arnaud Beltrame. La note s’appuie en particulier sur les analyses balistiques révélées lors du procès.

De nombreux éléments tirés de cette note sont expliquées dans la plaidoirie de Maître Thibault de Montbrial dont la reproduction est disponible sur notre site : Plaidoirie.

Avant le procès, que savions-nous du combat pendant l’huis clos ?

Les évènements sont relatés avec autant de détails que possible sur notre page : Attentat de Trèbes.

Dans la mesure où aucune caméra n’était dans la réserve, il n’y a que les enregistrements audio avec les négociateurs et les rapports d’autopsie qui permettaient de comprendre ce huis clos interminable de 3 heures, entre la substitution avec l’otage à 11:25 et l’assaut du GIGN de Toulouse à 14:25.

En synthèse, nous savions les faits suivants avant le procès du combat :

  • Arnaud Beltrame s’est jeté sur le terroriste
  • Il a donné l’ordre de l’assaut et cet ordre n’a pas été entendu
  • Il s’est passé environ 10 minutes entre le premier ordre d’assaut et l’entrée du GIGN
  • Il y a eu selon le procès-verbal des «bruits de lutte et des cris d’une ou deux personnes»
  • Le terroriste a tiré des coups de feu sur les assaillants du GIGN provoquant des blessures légères mais n’était plus en état de combattre. Le corps d’Arnaud Beltrame était sur lui, et nous savons que le terroriste a dit ‘Allah wakbar’ avant de se faire abattre par le GIGN
  • Arnaud Beltrame a pu serrer la main du médecin ; il était donc encore conscient
  • Arnaud Beltrame a reçu trois balles dans le corps, avait des fractures au niveau du nez et des dents, des coupures sur les mains, et 16 blessures par arme blanche ont été relevées sur son corps, dont une, mortelle, au niveau de la trachée artère.

Qu’est ce que le procès nous a appris du combat entre Arnaud Beltrame et le terroriste ?

Le médecin légiste a confirmé lors de son audition que la mort du colonel Beltrame a été causée par la blessure au couteau au niveau de la trachée qui était quasiment entièrement sectionnée sur sa partie haute, causant un choc hémorragique et une insuffisance respiratoire : « En un millier d’autopsies, je n’ai jamais vu un tel acharnement sur une trachée (…) Il y a eu un acharnement de l’agresseur, mais il a dû se défendre. ». Le colonel Beltrame avait de nombreuses autres blessures à l’arme blanche au niveau du cou et du visage. Dans la mesure où il n’est pas possible de parler avec une trachée sectionnée, cette blessure a été nécessairement donnée en fin de combat, après la dernière demande d’assaut, ainsi qu’après les coups de feu.

Quant au terroriste, le procès a confirmé que les 4 balles reçues dans la tête au moment de l’assaut du GIGN sont la cause de son décès.

Le procès apportera entre outre les révélations suivantes :

  • Il s’est passé exactement 12 minutes entre le premier ordre d’assaut d’Arnaud Beltrame à 14 :16 et l’entrée du GIGN dans la réserve à 14 :28.
  • Les blessures très nombreuses démontrent un combat au corps à corps d’une extrême violence. On déduit notamment de lacérations au niveau de la main que le colonel Beltrame a tenté de saisir le couteau du terroriste. Le terroriste avait également des blessures de coups de couteau et des contusions issues de coups ou de chocs.
  • Les blessures par arme à feu ont été reçues par le colonel Beltrame dans un combat au corps à corps pour obtenir la possession de l’arme à feu du terroriste. (3 blessures à l’avant-bras gauche, l’orteil droit et une phalange de la main gauche). L’ADN du colonel Beltrame a été retrouvée sur le pistolet du terroriste.
  • Le colonel Beltrame a réussi à tirer sur le terroriste avec son arme de service, qu’il a donc réussi à récupérer. La balle est entrée par la clavicule gauche et ressortie dans le dos. Cette balle est de calibre 9mm, celui des armes de la gendarmerie. L’arme du terroriste n’était pas de ce calibre et les autres coups de feu ont bien été tirés par le GIGN, à la tête. Par ailleurs, le procès révèle qu’une hémorragie de plus d’un litre de sang s’est déclenchée suite au tir du colonel Beltrame et qu’une telle hémorragie n’a pu avoir lieu que pendant plusieurs minutes, donc avant l’assaut du GIGN qui a causé la mort du terroriste.

Ces révélations sur le dernier combat du colonel Beltrame confirment son héroïsme

L’absence de vidéo ne permettait pas de reconstituer exactement le combat au corps à corps entre Arnaud Beltrame et le terroriste. Nous le savions brutal car tous les deux savaient se battre avec une longue pratique des sports de combat. 

Le procès révèle l’héroïsme du colonel Beltrame. Il a pris l’initiative du combat, contre un homme déterminé à mourir, en possession d’une arme blanche imposante et de deux armes à feu. Il a réussi malgré de nombreuses blessures à récupérer son arme et à tirer sur le terroriste pour le neutraliser, accomplissant d’une certaine manière sa mission. Il a non seulement sauvé tous les otages, jusqu’à la dernière, mais il aussi rendu aisée la mission d’assaut de ses camarades du GIGN. Quelle bravoure et héroïsme au combat.

Au-delà du combat physique, un combat spirituel ?

En tant que catholique, le colonel Arnaud Beltrame avait certainement en tête les dernières paroles du Père Hamel lors de son assassinat dans son église par un terroriste islamiste en 2016 : « Va-t’en, Satan ! »

Arnaud Beltrame savait que le combat contre l’islamisme était aussi spirituel et c’est pour cette raison qu’il invoquait souvent Saint Michel, tout comme le Père Hamel récitait la prière de Léon XIII chaque matin.

Nous avons appris par le procès que l’ADN d’Arnaud Beltrame a été retrouvé sur un papier qui se trouvait dans la poche de pantalon du terroriste. Il était écrit en arabe une sourate du Coran sur les infidèles. L’hypothèse est qu’ils ont eu une discussion religieuse.

Un gendarme du PSIG présent sur les lieux (source non identifiée, avant le procès) avait aussi rapporté avoir entendu un « Notre Père » et des “Je Vous Salue Marie” en réponse aux sourates de la mort que récitait le terroriste. Cet échange a pu être entendu grâce aux micros collés sur la paroi. Le colonel Beltrame a invoqué le Dieu trinitaire face aux forces du mal à l’oeuvre par la main du terroriste, deux ans après le Père Hamel.

A lire sur au sujet du combat ultime du colonel Beltrame

Entretien avec Maître Cailliez du cabinet Montbrial, Radio Courtoisie

Révélations sur les dernières heures du colonel Beltrame par les avocats de sa famille

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post comment