En mission à Bagdad avec l’EPIGN, Arnaud Beltrame avait déjà sauvé une Française au péril de sa vie en 2005

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En 2005, Bagdad, la capitale de l’Irak, faisait face à une situation sécuritaire très complexe et volatile, caractérisée par des niveaux élevés de violence, d’insécurité et d’instabilité. Cette période était marquée par les conséquences directes de l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein. Des groupes insurgés, composés en partie d’anciens partisans de Saddam Hussein et de militants islamistes radicaux, ont mené une résistance armée contre les forces américaines et les nouvelles autorités irakiennes. Bagdad était le théâtre fréquent d’attentats-suicides, d’explosions de voitures piégées et d’attaques à la bombe. Ces attaques visaient souvent des marchés, des lieux publics, des postes de contrôle et des infrastructures gouvernementales.

Ambassade de France à Bagdad, 2005

Arnaud Beltrame alors au sein de l’EPIGN est engagé en Irak pour une mission de 3 mois (du 17 juillet au 8 octobre 2005) comme chef du détachement gendarmerie la même année, fin 2005. Sa mission est de protéger l’ambassade située dans la zone rouge de Bagdad, participer à la protection rapprochée des diplomates et sécuriser les convois entre la ville et l’aéroport.

Dans des conditions de sécurité particulièrement dégradées, il conduit alors le 5 septembre, au péril de sa vie, une mission complexe de récupération d’une ressortissante française menacée d’enlèvement par un groupe terroriste. Dans son ouvrage G, Christoph Carichon rapporte les propos de la DPMGN en précisant qu’Arnaud Beltrame « a mené de délicates négociations avec des gardes irakiens armés et hostiles, afin d’apaiser la situation et d’éviter une fusillade. »

L’année suivante, le 15 mai 2006, il recevra la médaille des Affaires Etrangères « en reconnaissance des actes de courage et dévouement rendus à la France ».

Le Nouvel Obs relate l’évènement dans ses colonnes du 26 mars 2018:

Ce jour-là, l’alerte est donnée au sujet d’une Française installée en Irak depuis plusieurs mois. Venue deux ans auparavant avec d’autres militants pacifistes, elle voulait, avant la chute de Saddam Hussein, jouer le rôle de bouclier humain sur des sites stratégiques bagdadi pour tenter de dissuader les Américains de viser la ville avec leurs missiles Tomahawk. Las, la guerre a éclaté entre-temps, la laissant esseulée à l’hôtel Palestine, en plein centre, menacée par les bombardements. Et visée par les groupes terroristes pour qui cette humanitaire française serait une otage idéale.

Cette fois, d’après les informations reçues par les Français, son enlèvement est imminent. Arnaud Beltrame et ses hommes sont donc chargés de la localiser, de la protéger et de l’exfiltrer en lieu sûr. Il faut traverser la ville, convaincre la Française et la ramener vers l’aéroport. Le temps presse. Aucun détail connu sur les moyens utilisés. Aucune trace d’engagement face aux terroristes sur le point d’agir. Aucun commentaire public sur l’opération. Mais pour le gendarme français, une décoration militaire exceptionnelle, la croix de la valeur militaire, décernée uniquement aux soldats qui se sont illustrés pour une « action d’éclat ».


Sources

Quand Arnaud Beltrame sauvait une otage en Irak « au péril de sa vie » – L’Obs, 26 mars 2018

En Irak, Arnaud Beltrame avait sauvé une humanitaire « au péril de sa vie », Europe 1, 26 mars 2018

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