Nicolle et Damien Beltrame témoignent à la Cour d’Assise de Paris

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C’est après plusieurs jours de témoignages déchirants des 3 familles des victimes décédées, ainsi que des rescapés, que Nicolle et Damien Beltrame prennent la parole au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, le 29 janvier 2024 en fin de journée.

Leur témoignage est bref mais en parfaite ligne avec ce qu’ils toujours affirmé dans les entretiens avec la presse et dans leurs livres, « C’était mon fils » et « Au nom du frère ». Il porte aussi un accent patriotique avec un appel au sursaut et au courage pour sauver la France

Avant tout, la parole d’une mère et d’un frère

Nicolle et Damien Beltrame participent souvent à des inaugurations de rues ou bâtiments portant le nom d’Arnaud Beltrame. Ils honorent sa mémoire et continuent de « porter son image ». Nicolle Beltrame évoque à l’occasion de ce procès les plus de 450 lieux et bâtiments qui portent son nom.

Elle rappelle qu’Arnaud Beltrame « n’était pas seulement le héros de la France mais aussi son fils qui a été tué par une brute terroriste« . Elle dit « pleurer un fils et être fier de lui » et ajoute que “sa vie était la Patrie, mais que ce n’était pas une tête brûlée. Arnaud, c’était quelqu’un de vivant, plein de vie, de projets, il nous manque

« Bon sens paysan » et culture militaire 

Nicolle Beltrame rappelle également de nombreux aspects de la vie de son fils. Elle évoque le fait qu’Arnaud Beltrame a baigné dans la «culture paysanne bretonne», par ses origines maternelles. Et que son enfance a aussi été imprégnée de récits militaires, milieu dont est issu son père ainsi que son grand-père qu’il admirait. «Ce sont deux cultures différentes mais avec des valeurs fondamentales qui, aujourd’hui, manquent à la France».

Damien Beltrame évoque également cette admiration que lui et son frère portaient à leur grand-père militaire, «qui a fait l’Indochine». Il dit également le désir qu’avait son frère Arnaud Beltrame de «servir la France, le pays, la patrie».

Arnaud Beltrame est mort au combat, et non en sacrifice

De nombreux articles de presse mentionnent le ‘sacrifice’ d’Arnaud Beltrame, terme que sa famille a toujours réfuté, à juste titre. Il a procédé à l’échange avec l’otage Julie pour honorer son engagement de gendarme de protéger des vies. Il avait la conviction qu’il pouvait maîtriser le terroriste, il s’est battu et est mort au combat. C’est en ce sens que son action est héroïque. Nicolle Beltrame le rappelle à nouveau devant la cour d’Assise : «Du fait de sa nature et de son métier, il était évident qu’il allait intervenir. Je l’imagine très bien se dire ‘je vais l’avoir ce terroriste’. Mon fils ne s’est pas sacrifié, il a combattu jusqu’à la mort. Enfin quelqu’un qui a du courage, enfin quelqu’un qui n’est pas lâche ! Quand on voit quelqu’un se faire agresser, on se bouge. On n’est pas des assistés.»

Son frère Damien partage le même avis : « J’ai toujours vu Arnaud comme le grand frère soldat, guerrier. Cela m’a rassuré de savoir qu’il était mort en combattant, qu’il n’avait pas baissé les bras. Il était blessé par balle quand il a sauté sur le terroriste, et il s’est battu. Il s’est dressé devant le terrorisme islamiste qui a fait énormément de dégâts en France.»

Un appel à la Justice et à sauver la France

Le ton de la famille Beltrame change de celui des familles des victimes précédentes, qui évoquaient principalement les conséquences de l’acte terroriste sur leurs vies. Nicolle et Damien Beltrame appellent à une justice sévère et au réveil de la France contre le terrorisme.

Nicolle Beltrame affirme qu’« il y en a marre de se laisser bouffer, de ce laxisme. Il faut sauver la France… Oui, il est temps de se réveiller contre cette cochonnerie de terrorisme […] Je veux que la justice punisse sévèrement tous ces terroristes»

Son frère Damien conclut en ces termes : «J’aurais préféré que mon frère gagne dans le sens où j’aurais préféré qu’il mette le terroriste hors d’état de nuire. Je préfère les héros vivants. Mais mon frère a gagné dans le sens où, après son geste, des dizaines de personnes ont voulu devenir gendarmes. Ce sont autant de personnes qui, à leur tour, vont sauver des vies. Sachant que l’idée de transmettre le flambeau tenait tout particulièrement à cœur à Arnaud, savoir que des personnes se sont engagées grâce à lui…» est probablement le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre. Il poursuit : « Maintenant, que fait-on pour empêcher cette dégradation de nos valeurs ? Il faut que la justice soit exemplaire et très dure pour que les prochains qui aient l’idée d’un attentat y réfléchissent à deux fois ». Il conclut par la devise des parachutistes chère à Arnaud Beltrame : «Qui ose gagne».

Articles de presse en relation

L’essor de la gendarmerie – La mère d’Arnaud Beltrame : « Mon fils ne s’est pas sacrifié, il a combattu »

le Point – Attentat de Trèbes : au procès, l’éloge aux accents politiques de la mère d’Arnaud Beltrame

Le Figaro – «Il est temps de se réveiller» : au procès des attentats de Trèbes, l’hommage combatif de la mère d’Arnaud Beltrame

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1 Response

  1. Arnaud Beltrame etait le petit fils de ma cousine germaine. j habite en corse mon village est Vico quzlques annees avant de mourir il y etait venu il voulais connaitre ses parents corses

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