Le sens du devoir, comme un fil rouge
Le sens du devoir, comme un fil rouge entre entre Arnaud Beltrame, Michel Catalano et Henri d’Anselme. Le sens du devoir, cette notion qui transcende les époques et les professions, trouve des expressions à la fois poignantes et inspirantes dans l’histoire contemporaine.
Trois figures récentes incarnent cet engagement au-delà d’eux-mêmes : le colonel Arnaud Beltrame, l’imprimeur Michel Catalano et le jeune Henri d’Anselme. Chacun, à sa manière, a fait preuve d’un courage exceptionnel, démontrant que le sens du devoir peut se manifester de manière similaire y compris dans le contexte extrême du terrorisme.
Arnaud Beltrame : un héros mort au combat
Le 23 mars 2018, Arnaud Beltrame, officier de gendarmerie, a offert de prendre la place d’une otage dans le supermarché de Trèbes afin de sauver Julie. Ce geste ultime, qui lui a coûté la vie, est devenu un symbole du courage de l’homme et du dévouement du gendarme au service de la nation. Arnaud Beltrame a agi en toute conscience, incarnant les valeurs de son uniforme : protéger les citoyens, quel qu’en soit le prix. Son sacrifice ultime, à l’issue d’un combat héroïque, résonne comme un rappel de ce que signifie se dévouer pour une cause plus grande que soi. Nous avons récemment écrit un billet sur sa décision de se livrer : Arnaud Beltrame devait-il se livrer comme otage ?
Michel Catalano : le courage d’un homme responsable face à l’horreur
Le 9 janvier 2015, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, Michel Catalano, imprimeur à Dammartin-en-Goële, s’est retrouvé confronté aux frères Kouachi, auteurs de cette tragédie. En les accueillant dans son imprimerie, tout en protégeant son salarié Lilian, Michel Catalano a fait preuve d’un sang-froid remarquable. Pendant plusieurs heures, il a géré une situation d’une intensité insoutenable, permettant à son apprenti de se cacher et évitant une issue encore plus dramatique. Son action, bien que non militaire, illustre à merveille le sens du devoir envers ses semblables. Michel Catalano est à la fois victime et héros. Il vient de publier un livre et a fait l’objet d’un documentaire poignant sur France 2 : L’épreuve d’une vie – Michel Catalano face aux Kouachi
Son récit « L’imprimeur de Dammartin : dix ans après, l’otage des terroristes se raconte » est sorti en 2025 à l’occasion du 10ème anniversaire des attentats. Il est disponible aux éditions Sauramps.
Henri d’Anselme : le courage spontané
Plus récemment, en mai 2023, Henri d’Anselme, un jeune homme de 24 ans, est intervenu lors d’une attaque au couteau dans un parc à Annecy. Muni seulement de son sac à dos, il a fait diversion face à l’assaillant, mettant sa propre vie en danger pour protéger les enfants et les adultes présents. Son geste, aussi spontané qu’héroïque, est une preuve que le sens du devoir n’est pas réservé à ceux qui portent un uniforme ou ont une formation spécifique. C’est un élan du cœur, une réponse humaine face à l’inacceptable. Sa décision d’agir, et non de fuir ou fimer, a été inspirée selon son propre récit par Arnaud Beltrame. Nous l’avions évoqué dans un billet sur le « Héros au sac à dos«
Il le raconte à nouveau admirablement dans une émission Legend récente, à écouter à partir de la 40ème minute.
Il vient de publier son récit de tour de France des cathédrales, aux éditions Fayard : Sur le chemin des Cathédrales
Une leçon universelle
Ces trois figures, bien que différentes en termes d’âge, de parcours et de circonstances, partagent un point commun : une volonté d’agir pour autrui au péril de leur propre sécurité, une responsabilité pour protéger plus vulnérable que soi. Elles montrent que le sens du devoir peut prendre des formes multiples, mais qu’il repose toujours sur un profond altruisme et une volonté de servir. Leur exemple invite chacun d’entre nous à réfléchir à nos propres responsabilités envers les autres et à la manière dont nous pouvons incarner ces valeurs au quotidien. Car à l’instant décisif, chacun de ces 3 héros a pris la décision d’agir !